Et si les banques ne conservaient des agences que dans 20 départements ?

Publié le - Auteur Par Danielle B -
Et si les banques ne conservaient des agences que dans 20 départements ?

Guillaume Almeras, le créateur du site Score Advisor a livré à BFM Business son analyse sur la potentielle évolution des banques de réseau sur le territoire. D’après son décryptage, les banques de détails pourraient maintenir des agences physiques uniquement dans une vingtaine de départements et concentrer leur offre sur certains produits. Serez-vous concerné par la fermeture des agences dans votre département ?

Seuls certains produits bancaires résistent 

Pour tirer ses conclusions, l’expert de l’actualité bancaire s’est basé sur les données de la Fédération Bancaire Française et sur les statistiques régionales diffusées par la Banque de France en termes de dépôts et de crédits. Il a notamment comparé la situation durant l’année 2021 avec celle de l’année 2015.

Le crédit immobilier progresse fortement

Les statistiques ont révélé plusieurs faits :

  • Sur un an, les encours de financement ont affiché une progression de 5,7% pour les clients particuliers,
  • 46,5% des foyers bénéficient d’un crédit à la consommation ou immobilier.
  • Les crédits immobiliers et les crédits de trésorerie progressent fortement en raison des taux et des garanties publiques,
  • Au cours des 6 dernières années, l’investissement n’a guère progressé. Les volumes des crédits qui financent l’activité commerciale, quant à eux, ont même régressé,
  • Les banques se concentrent majoritairement sur les crédits immobiliers accordés aux particuliers et qui représentent désormais 82% en volume.

L’argent disponible dort sur un compte courant 

D’après les données, les Français laissent essentiellement leur argent disponible sur leurs comptes courants.  Pour preuve, en 6 ans, les encours ont enregistré une hausse de 138%. Désormais, ils représentent plus de la moitié des dépôts. Plusieurs raisons expliquent cette situation :

  • L’impact considérable des taux bas,
  • L’attentisme qui atteint un niveau record entretenu par la peur,
  • La complexité des offres proposées et leurs frais.

Même chose pour les livrets les plus liquides à l’image du Livret A. Les encours de ce compte épargne réglementé sont en hausse de 42% en 6 ans et représentent actuellement 23% des dépôts.

Manifestement, l’épargne bancaire, c’est-à-dire celle organisée, collectée par les banques et qui n’est pas réglementée, ne séduit plus autant les épargnants.

L’activité bancaire est concentrée géographiquement

D’après le constat de Guillaume Almeras, l’activité bancaire se concentre de plus en plus sur un certain départements. En effet, seules certaines zones géographiques continuent actuellement à utiliser les banques de détails, c’est-à-dire les banques avec agences physiques et conseillers.

Une grande part des encours de crédit immobilier est concentrée sur quelques territoires

Si les crédits immobiliers accordés aux particuliers figurent aujourd’hui parmi les produits bancaires qui ont la cote, en Métropole, leurs encours ne sont pourtant pas répartis équitablement :

  • 69 départements affichent des encours de crédit immobilier de moins de 1%.
  • 72% des encours sont enregistrés sur des départements métropolitains de plus en plus restreints. Voici quelques répartitions provenant de la Banque de France en date du 31 octobre 2021 :
    • Paris : 9%,
    • Hauts de Seine : 4,6%,
    • Rhône : 3,5%,
    • Nord : 3,3%,
    • Bouches du Rhône : 3,2%.

Seulement quelques départements affichent plus de 1% des encours des comptes courants

Si les comptes courants sont actuellement complètement gonflés, les liquidités dont disposent les habitants ne sont pas non plus réparties de la même manière pour chaque département. A cet égard, peu enregistrent des encours de plus de 1%. En voici quelques-uns :

  • Paris : 24,2%,
  • Hauts de Seine : 7,6%,
  • Rhône : 3,6%,
  • Bouches du Rhône : 3,1%,
  • Nord : 3,1%.

A l’issue de sa constatation, Guillaume Almeras pense que les banques d’aujourd’hui pourraient limiter leur présence physique à une vingtaine de départements et n’offrir qu’une quinzaine de produits. Les autres départements, quant à eux, pourront se contenter des offres bancaires en ligne. Selon ce spécialiste de l’actualité bancaire, ces banques de détail devraient réaliser des chiffres d’affaires semblables tout en étant beaucoup plus rentables. Le secteur évolue et se cherche. Il ne s’agit ici que d’une étude et non pas de ce qu’il va se passer. Seul l’avenir nous le dira.

Par Danielle B

Rédactrice spécialisée sur les sujets : Argent, banque, budget.

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