Obésité : risques, IMC… Comment s’en sortir ? Une experte diététicienne répond.

Modifié le - Auteur Par Nantcy L -
Obésité : risques, IMC… Comment s’en sortir ? Une experte diététicienne répond.

INTERVIEW. L’obésité touche 24 millions de personnes en France. Le 4 mars avait lieu la journée mondiale consacrée à cette maladie multifactorielle, Magali Solodilow, diététicienne exerçant dans le golfe de Saint-Tropez, nous révèle les complications qu’elle peut engendrer : IMC, prise en charge, traitement… Le point avec cette experte pour voir comment s’en sortir et mieux la traiter. 


 

C’est une « nouvelle épidémie ». D’après un rapport de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) publié en mai 2022, le surpoids et l’obésité causent au moins 1,3 million décès chaque année, dans le monde. Le phénomène ne cesse de prendre de l’ampleur et atteint à présent des « proportions épidémiques » en Europe et en France, alerte la branche européenne de l’OMS. Sur le vieux continent, près « d’un quart des adultes sont désormais obèses ». Pour lutter contre ce fléau, une journée mondiale de l’obésité (le 4 mars) a été instaurée en 2020.

Objectif : sensibiliser sur cette maladie qui touche 24 millions de personnes en France. C’est deux fois plus qu’il y a 25 ans !

Une récente étude de Foodwatch révèle que 1 enfant sur 6 est obèse en France. Cette étude remet en cause l’influence trop importante de l’industrie agroalimentaire qui use de stratagèmes marketing très attrayants et ludiques. Ils en font oublier que : bonbons, boissons sucrées, gâteaux, biscuits apéritifs, … sont mauvais pour la santé. Les jeunes prennent de mauvaises habitudes alimentaires et les parents laissent faire.

Comment savoir si l’on souffre d’obésité et surtout, comment peut-on s’en sortir ?

Obésité : comment se définit cette affection longue durée ?

« L’obésité se définit par un excès de masse grasse. Cette maladie multifactorielle et chronique se mesure généralement via un indice de Masse Corporelle (IMC) élevé », nous explique Magali Solodilow, diététicienne et nutritionniste exerçant dans le golfe de Saint-Tropez.

Obésité : un IMC supérieur à 30 ou un tour de taille de plus de 110 cm

« On considère qu’une personne est obèse lorsque son IMC (poids (kg) / taille² ) est supérieur à 30 », rappelle l’experte. Toutefois, elle tient à notifier que « cela n’est pas forcément valable pour tout le monde, car dans cette formule, la lourdeur du squelette n’est pas prise en compte ». À titre d’exemple, elle cite les personnes qui ont naturellement une forte corpulence « comme les joueurs de rugby, que l’on considère comme costauds. Leur IMC est supérieur à 30, mais ils ne sont pas pour autant obèses ». « Or, l’IMC constitue la seule mesure officielle. Pour avoir une indication plus juste, on mesure aussi le tour de l’abdomen. Si le tour de taille est supérieur à 110 ou 120 cm, on peut alors parler d’obésité », poursuit la nutritionniste.

Et d’ajouter : « L’IMC est par ailleurs un excellent outil de prise de conscience. Les professionnels l’utilisent pour montrer aux patients qu’ils sont bien atteints d’obésité, ou au contraire, pas du tout ». La dysmorphie corporelle peut en effet nous mener la vie dure.

Obésité : quelles causes et conséquences ?

« Comme indiqué, l’obésité est une maladie multifactorielle. Les facteurs sont génétiques, environnementaux, émotionnels et bien entendu, alimentaires. Durant ces dernières décennies, l’alimentation a beaucoup changé. Les gens peuvent trouver de quoi se nourrir partout, et mangent tout au long de la journée, en plus de s’abreuver de boissons très sucrées. Dans le même temps, la majorité d’entre eux manquent d’activité physique. On observe d’ailleurs une différence de morphologie entre les personnes il y a 30 ou 40 ans et aujourd’hui. Les gens ont pris beaucoup de poids », déplore la diététicienne.

Les conséquences de la sédentarité et la consommation d’aliments nuisibles pour la santé peuvent être lourdes. Il existe 3 stades d’obésité, 1,2 et 3. Le troisième constitue l’obésité morbide. En plus d’éprouver des difficultés à se déplacer, les personnes atteintes ont une vie sociale plus compliquée, et peuvent contracter diverses maladies.

Les risques liés à l’obésité

L’obésité va souvent de pair avec :

  • Une baisse de l’espérance de vie,
  • Un risque majeur de maladies non transmissibles : diabète, cancers, maladies cardiovasculaires…
  • Des fractures plus fréquentes,
  • Des maux de dos,
  • De l’arthrose,
  • Des rhumatismes,
  • Etc.

 

Obésité : comment s’en sortir ?

Pour améliorer la santé des personnes souffrant d’obésité, la prise en charge doit être pluridisciplinaire.

Obésité : un accompagnement dans la durée

« Médecin endocrinologue, expert en diététique, sport adapté, psychologue… La prise en charge est souvent pluridisciplinaire. Chaque professionnel a un rôle précis dans l’accompagnement des patients atteints d’obésité. Au niveau du sport par exemple, l’équipe est chargée de remettre les personnes en activité physique (du sport par ordonnance, avec prise en charge par l’Assurance maladie). Le psychologue va de son côté pouvoir accompagner les patients émotionnellement. Car l’obésité n’est pas seulement due à une mauvaise alimentation. Puis, mon rôle, comme les autres nutritionnistes, est d’agir sur l’aspect alimentaire. Je leur propose une alimentation équilibrée et les aide dans le choix de leurs aliments », détaille Magali Solodilow.

Pas de régime au sens strict

Les régimes restrictifs peuvent mener à des carences et des frustrations. Ce qui n’est absolument pas le but rechercher dans un rééquilibrage alimentaire. « Je propose la plupart du temps un « régime » basée sur l’alimentation méditerranéenne : des légumes, des féculents variés, des protéines de bonnes qualités (volaille, poisson, huiles riches en oméga 3…). C’est une façon de manger. Je propose d’adopter un régime méditerranéen dans la durée, en intégrant des petits plaisirs à varier, mais en évitant les grignotages », énumère-t-elle. Et à la place des boissons sucrées, de l’eau à volonté.

« Mon rôle est aussi de guider la personne vers d’autres praticiens venant en complément. Je l’amène à se poser d’autres questions », pointe-t-elle.

Obésité : quelle prise en charge par les assurances santé ?

« Si l’IMC est supérieur à 35, l’assurance santé et les mutuelles prennent en charge certains frais, sous conditions, comme : la consultation de spécialistes, les cures thermales et la chirurgie bariatrique (également appelée sleeve gastrectomie) », énumère l’experte. « Vigilance néanmoins sur ce dernier point », prévient-elle. « Car si la réduction de l’estomac est une solution, elle reste risquée. Un suivi psychologique est ici essentiel. »


Pendant toute la journée du 4 mars, de nombreuses actions dans le monde auront lieu sous les hashtags #Journéemondialedelobesite et #WOD2023.

Par Nantcy L

Journaliste plurimedia depuis 15 ans, je m'intéresse à différents univers : économie, lifestyle, société, culture, psycho & développement personnel... Pour Comparateurbanque.com je vous livre, à l'aide d'experts, des conseils pour mieux gérer votre argent.

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