Des briques de la Rome antique réutilisées en construction

Modifié le - Auteur Par Hélène N. -
Des briques de la Rome antique réutilisées en construction

Au milieu des champs de ruines de la Deuxième Guerre mondiale en Serbie, un père de famille avait pris tout ce qu’il trouvait pour construire sa maison. En effet, il utilisait des vestiges romains comme matériaux, dont des briques vieilles de plus de 1600 ans.

Découverte d’un site riche de vestiges

Les habitants de Stari Kostolac ont contribué à la découverte d’un site riche de vestiges romains.

Un important site archéologique

Le grand-père de Verica avait construit sa maison près de l’ancienne Viminacium, ville et cité militaire majeure sous l’Empire romain. Actuellement, l’édifice sert de maisonnette d’été à la famille Ivanovic dans le village de Stari Kostolac se localisant au centre du pays des Balkans. Pendant des siècles, les villageois se sont servi de briques, mosaïques et sarcophages qui foisonnent la région. La vieille dame Verica Ivanovic raconte à l’IFP que les habitants ont utilisé ces vestiges dans leurs activités quotidiennes comme l’abreuvage des bêtes. Des pièces de monnaie, des objets d’art et des bijoux ont été aussi découverts sur les champs autour de Viminacium et certains d’entre eux sont conservés au musée.

Une riche découverte

Une chercheuse à l’Institut d’archéologie de Belgrade estime que les briques de la famille Ivanovic remontent au IIIe ou IVe siècle. Des spécialistes tombent souvent sur des dalles anciennes dans les maisons, fondations et arrière-cours de cette région non loin de la rivière Mlava se jetant dans le Danube.Vers XIXe siècle, les historiens ont remarqué qu’une famille d’un village voisin se servait d’un sarcophage comme mangeoire à cochons. Ce vestige frappé à l’effigie de Jason et la Toison d’or se trouve actuellement dans un lapidarium à Belgrade. Il convient de noter que Viminacium fut la capitale provinciale de la Mésie supérieure, habitée pendant les premiers siècles de notre ère. Avec l’invasion des Huns au Ve siècle, la cité fut en déclin, puis abandonnée avec l’arrivée des Slaves au VIIe siècle. Les spécialistes ont  noté que près de 30.000 habitants occupaient la ville à son apogée. Plus de 14.000 tombes y ont été retrouvées, ce qui en fait l’une des nécropoles majeures de l’Empire romain jamais découverte. On a également découvert des dizaines de structures et d’édifices, y compris des bains romains avec murs et sols chauffes ainsi qu’une flotte de navires.

Romanité du site et aspect menaçant

Le site renferme des vestiges romains. Il subit aujourd’hui des menaces émanant de certains projets.

Une cité romaine unique

Ce site archéologique est unique car aucune cité ultérieure n’est venue le recouvrir. Les archéologues soulignent qu’il s’agit d’une ville romaine majeure et particulière. Une ville entière est là, sous la terre, à portée de pelles.  « On ne peut plus voir Londinium parce que le Londres moderne est là. Ni Lutèce ni Singidunum- Paris et Belgrade ont été construits par dessus », affirme Miomir Korac, directeur de l’Institut d’archéologie de Belgrade.

Des menaces de projets miniers

Pour l’instant, près de 2 à 3% du site ont seulement fait l’objet des fouilles. Des analyses approfondies ont démontré que sous les champs de maïs gisaient des bâtisses religieuses, un amphithéâtre, un palais impérial, un hippodrome, un hôtel de monnaie…Très récemment, des épaves de bateaux antiques ont été trouvées sur les lieux. Le site avait été cité, en 2015 au titre du projet transnational « Frontières de l’Empire romain » sur une liste indicative de l’Unesco, première étape d’une inscription potentielle au patrimoine mondial de l’humanité. Récemment, Viminacium est à nouveau pourchassé. Le site subit des menaces des projets miniers depuis plus de 4 décennies. Une mine de charbon y prend place actuellement en étendant ses activités avec une centrale à charbon. Emilija Nikolic a rapporté à l’AFP que le site est sans conteste en danger et de nombreux vieux édifices ont été déjà détruits par la construction de la mine. Cet archéologue a rajouté quand même qu’on aurait sauvé ce qu’on a pu.

 


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Par Hélène N.

Hélène est rédactrice pour ComparateurBanque.com depuis 2019. Elle traite souvent de sujets liés à l'actualité.

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