Le loup sort du bois à Singapour : le FMI réfléchi à un avenir sans espèces grâce au MNBC

Publié le - Auteur Par Tony L. -
Le loup sort du bois à Singapour : le FMI réfléchi à un avenir sans espèces grâce au MNBC

L’avenir des systèmes monétaires mondiaux est sur le point de subir une transformation profonde, d’après les propos de Kristalina Georgieva, la directrice générale du Fond Monétaire International (FMI). Lors de son discours inaugural au Festival FinTech de Singapour (SFF), elle a vivement recommandé une meilleure préparation du secteur public en vue de l’adoption des monnaies numériques émises par les banques centrales (MNBC) et des plateformes de paiement qui les accompagnent. Georgieva a souligné l’importance de s’adapter à cette nouvelle ère monétaire, marquée par l’émergence des technologies financières, et a appelé à une action proactive pour garantir la stabilité et l’efficacité des systèmes financiers mondiaux.

Singapore Fintech Festival ouvre une nouvelle ère monétaire

Les Monnaies Numériques des Banques Centrales (MNBC), qui sont des versions numériques des devises souveraines telles que le dollar américain ou l’euro, pourraient potentiellement révolutionner le paysage financier mondial. Ces monnaies, qui pourraient être basées sur des technologies similaires à celles des cryptomonnaies, suscitent un grand intérêt au sein de nombreux gouvernements. Ils les considèrent comme un moyen de soutenir la numérisation des paiements, d’améliorer l’efficacité des transactions internationales et de promouvoir l’inclusion financière, en particulier au sein des communautés sous-bancarisées.

L’idée derrière les MNBC est de créer une forme de monnaie numérique émise et régulée par les banques centrales, ce qui leur donnerait un contrôle direct sur la monnaie numérique et ses opérations. Contrairement aux crypto-monnaies décentralisées comme Bitcoin, les MNBC seraient émises et garanties par les autorités monétaires nationales, offrant ainsi un degré élevé de stabilité et de confiance.

Le rôle de l’intelligence artificielle dans les MNBC / CBDC

Georgieva a également évoqué le rôle potentiel de l’intelligence artificielle (IA) dans l’amélioration des monnaies numériques nationales, notamment en offrant un scoring de crédit rapide et précis et un soutien personnalisé aux personnes ayant une faible littératie financière.

Une collaboration internationale sur la réglementation

Le FMI a récemment été actif dans son analyse des réglementations nécessaires dans le domaine des cryptomonnaies, proposant un matrice d’évaluation des risques crypto pour les pays. Un document de synthèse, préparé conjointement avec le Conseil de Stabilité Financière, a été adopté à l’unanimité par les ministres des Finances du G20 et les gouverneurs des banques centrales en octobre.

Nos gouvernants nous emmènent-ils vers un avenir sans cash tout tracé ?

Kristalina Georgieva a souligné que les Monnaies Numériques des Banques Centrales (MNBC) pourraient avoir le potentiel de remplacer l’argent liquide, en particulier dans les économies insulaires où la distribution d’espèces représente un coût élevé. Cette transition vers les MNBC pourrait entraîner une réduction significative des coûts liés à la gestion et à la circulation de l’argent physique, tout en offrant une méthode de paiement plus moderne et efficace.

Selon le FMI et les gouvernements, les MNBC pourraient contribuer à renforcer la résilience des économies plus avancées. En permettant aux citoyens d’effectuer des transactions numériques sécurisées, même en cas de perturbations majeures, comme des catastrophes naturelles ou des crises financières, elles offriraient une alternative fiable aux paiements en espèces, qui peuvent devenir difficiles à gérer dans de telles situations.

Toujours selon le FMI, un autre avantage majeur des MNBC serait d’améliorer l’inclusion financière, en particulier dans les régions où un grand nombre de personnes ne disposent pas de comptes bancaires traditionnels. Les MNBC permettraient à ces individus d’accéder à un système financier numérique, ce qui faciliterait leur participation aux activités économiques, l’épargne, et la réalisation de transactions de base de manière plus accessible et sécurisée.

Encore une fois, tous les avantages potentiels liés à cette nouvelle forme de monnaie sont exhibés à la manière d’une campagne marketing bien huilée censée rassurer les populations et freiner une réflexion plus approfondie à ce sujet et tout débat démocratique sur sa mise en place.

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Aux États-Unis, des élus politiques, principalement conservateurs, partagent les préoccupations concernant les Monnaies Numériques des Banques Centrales (MNBC) et s’opposent aux efforts de la Fed pour les mettre en place. En février, le représentant du Minnesota, Tom Emmer, a proposé le MNBC Anti-Surveillance State Act, affirmant que ce projet de loi visait à protéger la confidentialité financière des Américains en limitant le pouvoir de la Fed sur le dollar numérique.

La ville de Miami, en Floride, est un centre important pour les partisans des cryptomonnaies et de la blockchain. Elle abrite des personnalités telles qu’Anthony « Pomp » Pompliano, cofondateur de Morgan Creek Digital, ainsi que le maire Francis Suarez, qui a accepté une partie de son salaire en Bitcoin. Le gouverneur de la Floride, Ron DeSantis, a de son côté exprimé son souhait de voir une législation relative aux MNBC approuvée dans son État en 2023.

Dans son communiqué de presse du 20 mars, le gouverneur DeSantis a critiqué l’administration Biden pour sa tentative de promouvoir une monnaie numérique de banque centrale (MNBC) qui, selon lui, aurait pour objectif de surveiller et de contrôler les citoyens. Il a annoncé une proposition de loi visant à protéger les consommateurs et les entreprises de Floride contre l’adoption d’un « dollar numérique centralisé » susceptible d’étouffer l’innovation et d’accroître la surveillance gouvernementale.

Le communiqué de presse met en avant les préoccupations selon lesquelles l’adoption d’une MNBC fédérale, sous le contrôle de la Fed, permettrait au gouvernement de suivre les activités des consommateurs, de restreindre leur accès aux biens et services, et de réduire l’importance des banques communautaires et des caisses populaires, car la monnaie serait directement émise par le gouvernement fédéral.

Jimmy Patronis, directeur financier de l’État de Floride, a quant à lui exprimé des inquiétudes quant à la surveillance globale des transactions par le gouvernement, affirmant que la confidentialité serait compromise, entraînant une atteinte aux droits des individus.

Bitcoin et cryptos décentralisées : un dernier refuge contre le crédit social

L’intérêt mondial des gouvernants pour les MNBC est sans précédent, et plusieurs banques centrales ont déjà lancé des projets pilotes ou même mis en circulation des MNBC. Cependant, il reste à résoudre un problème de taille, comment les imposer aux citoyens contre leur volonté ?

Le peu de sondages réalisés à ce sujet le montre, les peuples ne souhaitent pas voir disparaître les espèces et les libertés si durement acquises qui vont avec. Encore une fois, les dirigeants, qu’ils soient élus ou non, semblent aller à contre-courant de la volonté et des besoins des populations qu’ils sont censés servir et protéger. C’est là que le Bitcoin et les crypto-monnaies décentralisées ont leur rôle à jouer.

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Par Tony L.

Passionné de technologie, Tony vous propose des articles et des dossiers exclusifs dans lesquels il partage avec vous le fruit de ses réflexions et de ses investigations dans l'univers de la Blockchain, des Cryptos et de la Tech.

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