Consommation d’énergie et Bitcoin : Michael Saylor dénonce une campagne « de désinformation »

Publié le - Auteur Par Tony L. -
Consommation d’énergie et Bitcoin : Michael Saylor dénonce une campagne « de désinformation »

“Les crypto-monnaies comme le Bitcoin sont terribles pour l’environnement.”

“C’est une façon extrêmement inefficace d’effectuer des transactions.”

“C’est une façon de cacher l’argent sale et de détruire l’environnement en même temps.”

Ces attaques contre Bitcoin ont été proférées par des membres des gouvernement ou par des analystes et journalistes du monde entier durant ces dernières années.

Il y a quelques jours, le Bitcoin (BTC) maximaliste et président exécutif de MicroStrategy, Michael Saylor, s’est prononcé contre ce qu’il qualifie de « désinformation et de propagande » sur les impacts environnementaux du mining de BTC basé sur la preuve de travail (Proof-of-Work ou PoW).

Des allégations mensongères

L’attaque environnementale contre Bitcoin peut être interprétée comme une stratégie des élites économiques, médiatiques et politiques pour saper une forme de monnaie qu’elles ne peuvent pas contrôler. Les critiques déforment les faits de base sur ce que l’on appelle le mining (ou minage) de Bitcoin, le processus par lequel un réseau mondial d’ordinateurs maintient le réseau Bitcoin par la puissance du calcul informatique. Bien que gourmand en énergie, ce processus est ce qui fait de Bitcoin un système monétaire véritablement décentralisé.

“La quantité d’énergie consommée pour traiter ces transactions est stupéfiante.”

“Une seule transaction Bitcoin qui correspond à un achat, une vente ou un transfert utilise la même quantité d’électricité qu’un ménage américain typique utilise sur plus d’un mois.”

L’origine de ces chiffres suspects

Nic Carter est associé chez Castle Island Ventures, une société de capital-risque spécialisée en amorçage. Il a écrit une série d’articles influents sur Bitcoin et l’énergie. Il nous explique qu’ils ont conçu ce chiffre de coût énergétique par transaction, puis ils ont extrapolé la charge transactionnelle de Bitcoin à des centaines de milliards par an. Sur la base de ces coûts énergétiques par transaction élevés, quelque peu illusoires, ils supposent que Bitcoin augmentera rapidement son empreinte énergétique.

En fait, à mesure que le réseau Bitcoin se développe pour prendre en charge des transactions supplémentaires, il ne nécessite pas d’énergie supplémentaire, tout comme la facture d’électricité du bâtiment de la réserve fédérale n’augmente pas à chaque retrait au guichet automatique. L’électricité consommée par le mining n’est pas utilisée pour alimenter les transactions individuelles. Elle est utilisée pour sécuriser et administrer la couche de base du réseau monétaire de Bitcoin, qui peut ensuite être étendue presque à l’infini.

Les transactions en Bitcoin et la consommation d’énergie de Bitcoin ne sont pas vraiment corrélées. Une transaction marginale supplémentaire n’ajoute pas vraiment beaucoup de dépense d’énergie au système Bitcoin.

L’énergie utilisée par les mineurs de Bitcoin a considérablement augmenté et continuera de croître. Mais les affirmations des médias sont farfelues.

En 2017, Newsweek a prédit avec audace que Bitcoin était sur la bonne voie pour consommer toute l’énergie mondiale d’ici 2020. Les chiffres les plus fréquemment cités proviennent d’une analyse de deux pages de 2018 publiée dans la revue Nature Climate Change et relayée bruyamment par le New York Times et d’autres médias :

“La croissance de Bitcoin pourrait à elle seule pousser les températures mondiales au-dessus du point de basculement de deux degrés Celsius.”

Selon Nic Carter, les hypothèses émises sur Bitcoin pour extrapoler sa future empreinte carbone sont très discutables. L’idée selon laquelle le Bitcoin pourrait augmenter la température mondiale de plus de deux degrés est caricaturale et complètement incompatible avec le fonctionnement intrinsèque de Bitcoin.

Des chiffres réfutés officiellement

La revue « Nature Climate Change » a ensuite publié trois réfutations soulignant les hypothèses invraisemblables utilisées pour générer leurs chiffres. Y compris l’erreur de calcul du coût énergétique par transaction en Bitcoin. Et puis en présumant une augmentation linéaire à mesure que le réseau se développe. Bref, …

Quid de la consommation réelle en énergie pour Bitcoin ?

Alors, combien d’énergie le mining de Bitcoin consomme-t-il réellement ? Le Cambridge Center for Alternative Finance estime que Bitcoin utilise un peu plus de 100 kilowattheures par an, ce qui est moins que l’extraction de l’or et de nombreuses autres activités résidentielles et industrielles.

Afin de générer des titres accrocheurs, les critiques invoquent régulièrement l’idée que Bitcoin utilise plus d’électricité que des pays entiers. Mais c’est aussi vrai pour de nombreuses industries. Et si Bitcoin était un pays, il se classerait 32e sur 59 étudiés et suivis par le Cambridge Center. Et pour ce que ça vaut, la capitalisation boursière de Bitcoin dépassait mille milliards de dollars en 2021, bien plus que le PIB de nombreux pays auxquels il est comparé.

Les critiques ont également tendance à ignorer que les mineurs sont incités à utiliser de l’énergie qui, autrement, serait gaspillée. En effet, l’électricité est difficile à transporter sur de longues distances, tandis que l’extraction de Bitcoin peut se produire partout où il y a un accès à Internet. Les mineurs se tournent donc vers des sources d’énergie à capacité excédentaire. Ils iront en Amazonie, ils iront au Congo, ils iront en Sibérie, ils iront en Antarctique, ils iront au milieu de l’océan. Ils iront là où se trouve l’énergie la moins chère et là où elle est inutilisée ou jetée. C’est ce qu’explique souvent Sébastien Gouspillou de BigBlock DataCenter.

L’utilisation d’énergie dont personne ne veut ou ne peut exploiter autrement

Alex Gladstein est directeur de la stratégie chez Human Rights Foundation, une organisation à but non lucratif qui promeut et protège les droits de l’homme dans le monde. Il souligne que les mineurs de Bitcoin perdent de l’argent sur les marchés concurrentiels de l’électricité parce que le coût de l’électricité qu’ils consomment dépasse leurs revenus. Les mineurs de Bitcoin ne peuvent payer que 2 à 5 centimes d’US dollars par kilowatt pour l’énergie. Les consommateurs des pays industrialisés paient 10 à 15 cents, et dans les pays en développement, ils paient 20 à 40 cents. Nous pouvons conclure ici en disant que les mineurs de Bitcoin ont besoin d’une énergie dont personne d’autre ne veut.

Dans l’ouest des États-Unis, les mineurs de Bitcoin mobiles fonctionnent déjà à l’électricité inutilisée dérivée du gaz naturel, des puits de pétrole qui ne peut pas être captée car il n’y a pas de pipelines pour le transporter.

Gladstein soutient que le Bitcoin peut être utilisé comme un stimulant pour développer davantage d’énergie renouvelable dans les pays sous-développés et les endroits éloignés.

Une récente enquête de l’industrie du mining a estimé la consommation d’énergie durable dans le minage de Bitcoin à environ 56 %, un chiffre qui augmentera probablement.

Les mineurs de Bitcoin sont comme une éponge. Tout excès d’énergie qui devient suffisamment bon marché pour eux, ils l’absorbent et l’utilisent au lieu de le laisser se gaspiller.

“Il y a des ordinateurs partout dans le monde en ce moment qui crachent des nombres aléatoires 24 heures sur 24 dans une compétition pour essayer de résoudre un puzzle inutile.”

L’affirmation selon laquelle le mining de Bitcoin est inutile est l’essence même de l’argumentation du gouvernement contre Bitcoin, car c’est cet élément qui défie directement le pouvoir de l’État. Le travail effectué par ce réseau informatique mondial est ce qui permet à Bitcoin d’être contrôlé par des règles mathématiques au lieu d’acteurs humains vulnérables au contrôle du gouvernement ou des entreprises.

Selon Nic Carter, Bitcoin est un vote de défiance envers le système monétaire et financier mondial qui existe aujourd’hui, qui est un système assez exclusif où nous sommes extrêmement dépendants de l’opinion d’une demi-douzaine de personnes qui pensent tous de la même manière.

C’est presque comme un mouvement générationnel contre le statu quo en faveur d’une monnaie forte non inflationniste, mais pas seulement. Il s’agit d’une règle monétaire non discrétionnaire. Il n’y a pas de banque centrale qui puisse intervenir et modifier les règles et privilégier un certain groupe d’individus dans la société au détriment d’un autre. Ceci est le cœur du mouvement Bitcoin.

 

Par Tony L.

Passionné de technologie, Tony vous propose des articles et des dossiers exclusifs dans lesquels il partage avec vous le fruit de ses réflexions et de ses investigations dans l'univers de la Blockchain, des Cryptos et de la Tech.

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