Pouvoir d’achat : et si l’occasion et la seconde main était LA solution ?

Modifié le - Auteur Par Nantcy L -
Pouvoir d’achat : et si l’occasion et la seconde main était LA solution ?

TÉMOIGNAGE.

Alors que l’inflation bat son plein, les Français modifient leurs modes de consommation. Pour maîtriser leur budget, beaucoup réduisent leurs dépenses. Ils sont cependant de plus en plus nombreux à se tourner vers l’achat et la vente de biens de seconde main, comme le fait Fabienne depuis de nombreuses années. Cette « consommatrice-entrepreneuse » nous confie ses motivations.

« En septembre 2022, les prix à la consommation augmentent de 5,6 % sur un an », déclare l’Insee. Cette inflation, qui perdure depuis des mois, impacte un peu plus au fil des semaines le pouvoir d’achat des Français. Comme nous l’expliquait récemment Mathieu Escarpit, directeur Marketing chez Cofidis France, d’après leur dernier baromètre sur le sujet, les Français estiment qu’il leur manque 510 € par mois en moyenne pour vivre correctement. Soit « une somme record » ! S’ils réduisent d’ores et déjà leurs dépenses, « 67 % estiment qu’ils devront se restreindre encore davantage dans les douze prochains mois », nous confiait-il. Pour respecter leur budget, les ménages modifient ainsi leurs modes de consommation. Grandement préoccupés par leur pouvoir d’achat, ils sont de plus en plus nombreux à se tourner vers l’économie circulaire.

Pouvoir d’achat : la seconde main a le vent en poupe

Portés par l’essor du commerce en ligne, l’achat et la vente de biens de seconde main explosent.

Pouvoir d’achat : les Français aficionados de l’occasion

« 6 Européens sur 10 déclarent avoir vendu des biens d’occasion au cours de l’année, cette proportion s’élevant même à 8 sur 10 pour les moins de 35 ans », peut-on lire dans le dernier baromètre de l’Observatoire Cetelem. Les Français seraient d’ailleurs, selon l’étude Les Français et la culture d’occasion, réalisée par Momox, société allemande de recommerce (lié au reconditionnement), 77 % à avoir déjà acheté un article culturel d’occasion et 66 % à en avoir vendu. Un sur quatre en achète tous les mois et un sur cinq en vend mensuellement.

Fabienne, qui constate que son pouvoir d’achat a baissé cette année, fait partie des vendeurs et clients réguliers. Cette Bayonnaise de 48 ans, qui a une adolescente à sa charge, a pour coutume de recourir à la seconde main depuis de nombreuses années. « J’ai commencé à effectuer des vide-greniers à Londres, où j’ai vécu 10 ans. J’aimais bien m’y balader. À l’époque, je n’avais pas beaucoup de moyens et je trouvais cela sympa. J’aimais trouver des petits articles qui me plaisaient à bas prix. En revenant en France, j’ai continué cette pratique. Lorsque ma fille était encore enfant, je revendais énormément ses livres et ses jouets via les brocantes ou en ligne et en achetais aussi. Je donnais beaucoup aussi aux associations comme Emmaüs ou La Croix Rouge. Aujourd’hui, nous revendons et achetons surtout des vêtements en ligne, sur Vinted et Market Place principalement, plateformes très faciles à utiliser », nous assure cette mère de famille.

Pouvoir d’achat : la seconde main, une occasion écologique et économique

En tête des motivations, l’économie, l’écologie et le gain de place. D’après l’étude de Momox, 71 % des acheteurs cherchent avant tout des petits prix et 20 % placent l’enjeu écologique en premier. Quant aux vendeurs, ils cherchent surtout à faire de la place (42 %) et à arrondir leurs fins de mois (41 %).

En tant qu’acheteuse et vendeuse, Fabienne partage aussi ces pensées. « J’estime qu’il ne sert à rien de surconsommer. J’essaie de sensibiliser ma fille à l’écologie tout en l’éduquant financièrement. L’économie circulaire nous permet de faire du tri dans nos armoires, de limiter le gaspillage tout en économisant et en se faisant plaisir. Voilà une bonne manière d’apprendre aux jeunes à consommer différemment. Lorsque ma fille souhaite se débarrasser de certaines de ses affaires (vêtements, chaussures, articles culturels…), elle les revend majoritairement via des plateformes en ligne, et en rachète des nouvelles, avec le portefeuille qu’elle s’est constituée. Cela permet aussi de la responsabiliser », nous explique l’experte en vente d’occasion.

Une récente étude Cetelem évoque l’avènement d’un nouveau mode d’achat-vente avec le consommateur-vendeur. Chacun devient un entrepreneur de sa propre gestion de budget.

Une question se pose alors : combien cette pratique permet-elle d’économiser ?

Seconde main : un complément de revenus non négligeable

L’économie circulaire permet de réaliser des revenus complémentaires significatifs.

Seconde main : jusqu’à 115 € de gains mensuels

Certains Européens gagnent jusqu’à 115 € par mois (les Anglais) en revendant leurs articles en ligne. La moyenne européenne est de 77 € mensuels et la moyenne française s’élève à 67 €, d’après l’Observatoire Cetelem. Si Fabienne vend « beaucoup et très régulièrement », elle achète aussi souvent. Ses gains varient donc en fonction des mois. Elle attend cependant de se constituer une jolie cagnotte, avant de s’en servir.

Seconde main : à quoi sert l’argent récolté ?

Le consommateur-vendeur concilie épargne et dépenses. 44 % des Européens s’en servent pour acheter des produits nécessaires et 36 % conservent l’argent comme épargne de précaution, note Cetelem.

Fabienne, elle, « conserve le portefeuille sur Vinted » pour faire plaisir à sa famille. « Dès que l’on a atteint 100 ou 200 €, on achète autre chose. Néanmoins, quand les fins de mois sont plus difficiles, je ne m’interdis pas de piocher dans cette cagnotte pour compléter le budget. Je constitue aussi une épargne pour réaliser un petit voyage par exemple », nous confie-t-elle. Et de conclure : « Je mets cependant toujours de côté quelques affaires pour les donner aux associations. »

 

Par Nantcy L

Journaliste plurimedia depuis 15 ans, je m'intéresse à différents univers : économie, lifestyle, société, culture, psycho & développement personnel... Pour Comparateurbanque.com je vous livre, à l'aide d'experts, des conseils pour mieux gérer votre argent.

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