Les tensions sur la croissance sont fortes actuellement en Europe, et l’inflation fait un retour fracassant, après des années de calme… La BCE (Banque Centrale Européenne) est inquiète et se “cherche”. Nous décryptons la situation.
La situation actuelle : poussée inflationniste et croissance en baisse
Les premières constatations sont simples à faire : des déstabilisations sont à l’œuvre en Europe et la BCE ne semble pas encore sûre de son plan d’action pour y faire face !
1. La croissance est en baisse
Les économistes estimaient que la croissance en Europe serait de 4% pour 2022, elle serait en réalité plutôt de l’ordre de 2,8%, selon une révision récente de leur estimation.
Or cette croissance ne vient en fait que “compenser” la chute historique des PIB des pays européens observés en 2020.
Conséquence : l’activité des entreprises et la consommation des ménages ne pourront pas jouer un rôle moteur dans l’économie européenne à court terme.
2. L’inflation est de retour
La crise économique liée à la pandémie, la guerre en Ukraine, les difficultés d’approvisionnement qui mettent en danger certaines industries, les dettes publiques qui explosent…
La situation en Europe est instable, et l’inflation fait son retour en force : +7,5% en glissement annuel pour l’inflation totale, dans la zone euro.
Rappelons ici que les critères de stabilité du traité de Maastricht imposent une stabilité de l’inflation entre les pays de l’Union européenne, avec un objectif actuel d’inflation de 2%.
3. La BCE semble tergiverser
La BCE a décidé de poursuivre son ralentissement des achats de titres au deuxième trimestre 2022, et envisage de les arrêter complètement au 3ème trimestre. Elle souhaite par cette stratégie éviter un désancrage des anticipations d’inflation.
Quant au taux directeur, il devrait être augmenté, pour la première fois depuis 2011, mais de manière graduelle.
La présidente de la BCE, Christine Lagarde, interrogée récemment sur le rythme des hausses du taux directeur, n’a pas souhaité donner de détails.
Quoi qu’il en soit, il est clair que la BCE est anxieuse face à cette poussée inflationniste, et on peut ressentir une forme d’indécision face à l’ampleur des menaces pesant sur l’économie européenne.
La fin du modèle capitaliste ?
Cette question pourra paraître saugrenue à nos lecteurs, mais elle n’est pourtant pas dénuée de certains fondements.
Ce qu’en dit la présidente du FMI, Kristalina Georgieva
Récemment, c’est nulle autre que la présidente du FMI, institution pourtant loin d’être anticapitaliste, qui indiquait sur un plateau télévisuel que la Réserve Fédérale américaine a imprimé des dollars à tour de bras, tel un “groupe d’enfants de 8 ans jouant au football en poursuivant le ballon.” Et sans prendre en compte le reste du terrain, ni les conséquences de ses actions.
Que la planche à billets ait beaucoup tourné depuis la crise du Covid n’étonnera personne.
Que la présidente du FMI s’exprime publiquement sur ses doutes profonds de pouvoir juguler les conséquences économiques et financières d’une telle politique, cela l’est beaucoup moins, et peut aboutir à déstabiliser encore davantage les marchés !
La solution se trouve-t-elle dans les cryptomonnaies ?
Les cryptomonnaies sont des monnaies virtuelles, décentralisées, qui ne sont pas dépendantes d’un état ou d’une autorité émettrice.
Elles sont donc, en théorie, décorrélées des devises traditionnelles et représentent une alternative intéressante pour “mettre à l’abri” son argent, face à une dévaluation des devises principales, qui pourrait s’avérer aussi violente que rapide.
Certains analystes poussent la réflexion plus loin, et vont jusqu’à annoncer que le système capitaliste vit actuellement ses dernières années, voire ses derniers mois.
En rappelant, par exemple, que le FMI a imposé des mesures “anti-Bitcoin” à l’Argentine en échange d’une aide financière, ces analystes (que certains qualifieraient de complotistes) dénoncent un baroud d’honneur du système capitaliste, cherchant à bloquer la route à la seule solution alternative !