Depuis plusieurs mois, la Banque centrale européenne (BCE) a pris la décision de réduire à plusieurs reprises son principal taux d’intérêt directeur. En mars, un nouveau recul de 0,25 point de pourcentage a été annoncé. Cette décision allège le coût du refinancement pour les banques commerciales. En conséquence, ces dernières peuvent proposer des crédits immobiliers à des taux plus abordables, encourageant l’emprunt et soutenant le marché de l’immobilier.
À l’échelle des particuliers, la baisse du taux directeur s’accompagne d’opportunités : une mensualité moins élevée pour le même montant emprunté, ou la possibilité de réduire la durée de remboursement du prêt tout en maintenant un budget équivalent. Certains acteurs anticipent même d’autres ajustements dans l’année, en s’appuyant sur des prévisions d’inflation qui tendent à se calmer à moyen terme. Notons toutefois que les futurs acquéreurs devraient analyser l’ensemble des conditions afin de rester attentifs à l’évolution de la conjoncture, car divers facteurs économiques ou géopolitiques peuvent influer sur la durée et l’ampleur de cette situation favorable. En d’autres termes, il est compliqué de prévoir si la situation actuelle, plutôt correcte, se maintiendra.
Des taux qui varient selon la durée d’emprunt
Pour comprendre le niveau de taux proposé par un établissement bancaire, il faut rappeler que le risque et la durée jouent un rôle essentiel.
Les prêts sur 7 ou 10 ans, par exemple, affichent souvent des taux plus faibles que ceux sur 20 ou 25 ans. Actuellement en mars, on observe des propositions autour de 2,55 % pour les meilleures offres sur 7 ans ou 10 ans, tandis qu’à 25 ans, les taux moyens peuvent grimper jusqu’à 3,45 %. Les candidats à l’emprunt doivent donc trouver un équilibre entre la durée de remboursement et le coût total du crédit (notamment les intérêts).
Cependant, certains profils considérés comme excellents, grâce à un apport personnel solide ou à des revenus stables et élevés, réussissent en ce moment à obtenir des taux sous la barre des 3 % sur des durées plus longues. Ce n’est pas un scoop, on ne saurait trop insister sur l’importance de la qualité de son dossier, en mettant en avant la stabilité de son emploi, son épargne disponible et son taux d’endettement maîtrisé. Les organismes prêteurs se basent en effet sur les éléments fournis dans chaque dossier pour fixer leurs conditions de prêt.
Les nouvelles règles liées au DPE
Malgré l’optimisme engendré par la baisse des taux d’intérêt, d’autres évolutions réglementaires méritent de l’attention. Au fil des mois, plusieurs banques ont introduit des règles renforcées concernant la performance énergétique des biens financés.
Dans les cas où le logement présente un DPE (diagnostic de performance énergétique) inférieur à E, certains établissements refusent désormais de couvrir la totalité du montant du bien. Il n’est pas rare de voir un financement plafonné à 70 ou 80 % de la valeur du logement. Une mesure que certains pourraient juger discriminatoire envers les acquéreurs avec de petits revenus et incapables d’acheter un logement récent ou mieux équipé.
Pour les banques, ce durcissement vise à se prémunir d’une éventuelle baisse du prix de revente pour les habitations les plus énergivores, ce qui constituerait un risque supplémentaire pour elles. Les emprunteurs doivent donc se montrer vigilants et anticiper cette exigence dès la recherche du bien. Réaliser un audit énergétique ou chiffrer d’éventuels travaux de rénovation peut permettre de prouver que l’acquéreur entend améliorer la classification du logement. Cela facilite souvent l’acceptation du dossier ou une révision à la hausse de la part de financement par la banque.
Le prêt à taux zéro, version 2025
Parallèlement à ces considérations, notons que le PTZ sera remanié à partir d’avril 2025 pour le neuf. Grâce à de nouvelles mesures, il s’étend désormais à l’ensemble du territoire national, incluant les maisons individuelles neuves. Jusqu’alors, il était réservé aux logements situés dans des zones dites “tendues” ou à l’habitat collectif. Dorénavant, les primo-accédants souhaitant acquérir un bien neuf peuvent prétendre à ce coup de pouce quelle que soit la zone géographique, sous réserve de respecter des plafonds de ressources.
La proportion du coût total éligible au PTZ varie en fonction des caractéristiques du logement et des revenus de l’emprunteur. Dans certains cas, jusqu’à 50 % de l’opération peut être financé sans intérêts, l’État prenant en charge ces derniers. Cette aide peut constituer un atout majeur pour les ménages modérés qui cherchent à devenir propriétaires. Pour en bénéficier, il convient généralement de compléter la somme couverte par le PTZ avec un crédit immobilier classique, dont le taux reste, pour l’instant, relativement attractif. Des précisions réglementaires sont attendues pour détailler plus précisément les taux d’emprunt et les montants finançables.
Une recherche plus sereine pour les futurs propriétaires
Les changements récents, qu’il s’agisse de la baisse des taux, des règles liées au DPE ou de l’évolution du PTZ, invitent les acquéreurs à aborder leur projet de manière plus méthodique. Malgré des conditions d’emprunt plus favorables, il est préférable de dresser un bilan financier complet, comprenant l’apport personnel, la capacité d’endettement et la marge de manœuvre en cas d’imprévu. Un dossier clair et solide, mettant en avant les garanties offertes à la banque, a toutes les chances de trouver un écho positif auprès de l’établissement prêteur.
Par ailleurs, ceux qui lorgnent sur des biens moins performants d’un point de vue énergétique ont intérêt à anticiper les exigences de financement de leur banque, ou ne pas hésiter à en changer. Quoi qu’il en soit, mieux vaut se renseigner sur les travaux d’isolation ou de rénovation, établir des devis et démontrer la volonté de mettre rapidement le logement aux normes. Cette démarche rassure souvent la banque sur la valeur de revente à terme et limite la réduction du pourcentage de financement.
Mais alors que certains prévoient encore quelques baisses supplémentaires des taux directeurs de la BCE en 2025, rien ne garantit la poursuite de cette tendance sur le long terme. Les secousses géopolitiques ou la hausse possible de certains coûts (énergie, matières premières, etc.) peuvent influer sur l’inflation et la politique monétaire. Saisir les opportunités semble donc être la devise du moment.
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