Les banques centrales continuent d’accumuler de l’or à des niveaux historiques

Publié le - Auteur Par Tony L. -
Les banques centrales continuent d’accumuler de l’or à des niveaux historiques

Une période de forte instabilité géopolitique sévit actuellement sur une bonne partie de la planète, et l’or, ce métal précieux, semble retrouver sa réputation de valeur refuge fiable pour les investisseurs. Et récemment, une tendance à l’air de s’imposer : les banques centrales du monde entier accumulent de l’or à des taux historiquement élevés, s’écartant des normes historiques de gestion de leurs réserves.

Achat d’or et valeur de cet actif en avril 2024

David Rosenberg, économiste renommé fondateur et président de Rosenberg Research & Associates Inc., a exprimé son optimisme quant à la trajectoire future des prix de l’or, prévoyant une continuation de la tendance haussière record du métal précieux. Selon ses prévisions, le prix de l’or pourrait atteindre les 3 000 dollars l’once, ce qui représenterait une hausse potentielle de 29 % par rapport aux niveaux actuels.

Goldman Sachs ont quant à eux ajusté leurs prévisions de prix à la hausse, passant de 2 300 à 2 700 dollars l’once pour la fin de l’année. Ils affirment que cette tendance haussière du métal précieux ne découle pas des facteurs macroéconomiques habituels. Selon les analystes de Goldman, les baisses de taux de la Fed devraient probablement jouer un rôle important pour atténuer les pressions négatives sur les ETF plus tard dans l’année. De plus, le risque élevé lié au cycle électoral américain et à la situation budgétaire contribue également à maintenir cette tendance à la hausse pour l’or.

Parallèlement, Citi a également revu à la hausse ses prévisions de prix pour les 6 à 12 prochains mois, les portant à 3 000 dollars l’once dans son « scénario haussier« . Ils suggèrent que ce n’est pas simplement une demande accrue de sécurité ou un affaiblissement du dollar américain qui alimente cette montée en flèche de l’or, mais une combinaison puissante de facteurs. Cela comprend une demande alternant entre différentes monnaies, des préoccupations géopolitiques, des considérations macroéconomiques influençant les décisions de portefeuille en actions et en obligations, ainsi que des achats financiers soutenus par une forte demande physique. Ces divers éléments travaillent ensemble de manière synchronisée pour pousser les prix de l’or à la hausse.

Le rôle de la Chine sur la tendance de l’or

La Chine se révèle être un acteur clé dans cette tendance, avec un record d’acquisition de 290 tonnes d’or en 2022, après une augmentation de plus de 225 tonnes l’année précédente. Ces acquisitions marquent une période de 17 mois de hausse continue dans les réserves d’or du pays. Cette stratégie place la Chine en position de leader parmi les nations accumulant activement des réserves en or.

Rosenberg a souligné que la banque centrale de Chine est engagée dans une frénésie d’achats d’or. Il indique que la Chine pourrait encore augmenter ses achats alors qu’elle cherche à aligner ses réserves d’or sur celles des autres banques centrales. Rosenberg attribue cette accumulation d’or par la Chine à un éloignement progressif des réserves en dollars américains, ce qui, selon lui, signifie également la fin du yuan en tant que monnaie de réserve potentielle. Cette évolution redirige les autres banques centrales vers l’or.

Grâce à ses achats d’or, la Chine se plaçe désormais au sixième rang mondial des détenteurs de réserves d’or, avec 4,3 % de ses réserves totales en mars. Cependant, cette part est minime par rapport à celle d’autres banques centrales, la moyenne mondiale étant de 13 %.

Selon Rosenberg, la Chine a encore beaucoup de potentiel pour augmenter ses réserves d’or. Actuellement, les États-Unis ont 70 % de leurs réserves en or.

Ainsi, la Banque populaire de Chine (PBOC) a encore beaucoup de marge de manœuvre dans les années à venir pour se rapprocher du niveau mondial de référence en matière de réserves d’or. Il a expliqué qu’ajouter seulement un point de pourcentage d’or aux réserves chinoises nécessiterait l’acquisition de 420 tonnes d’or, ce qui équivaut à 11 % de la nouvelle production mondiale.

 

Une tendance mondiale qui continue de s’affirmer

Toutefois, la Chine n’est pas seule dans cette entreprise. En effet, les banques centrales du monde entier ont collectivement acquis 1 081 tonnes d’or en 2022 et 1 037 tonnes en 2023. Cette montée sans précédent dans les achats d’or indique une réévaluation systématique des actifs de réserve traditionnels, ceci détonnant par rapport aux pratiques passées.

Les pays en développement tels que la Chine, la Russie, l’Inde, le Qatar et la Thaïlande, entre autres, figurent parmi les principaux acheteurs d’or. Leurs banques centrales optent pour la diversification de leurs actifs. Cette tendance suggère une perte de confiance des banques centrales envers le dollar américain et d’autres grandes monnaies locales.

Plusieurs facteurs alimentent cette frénésie d’accumulation d’or, notamment le scepticisme croissant quant à la stabilité à long terme des monnaies fiduciaires. Avec les tensions géopolitiques, les pressions inflationnistes et la dévaluation continue des devises, les banques centrales se tournent vers l’or comme un moyen de se prémunir contre l’incertitude économique.

Le rôle historique de l’or comme valeur refuge pendant les périodes de turbulences économiques contraste fortement avec la volatilité des monnaies fiduciaires, vulnérables aux fluctuations déclenchées par les politiques monétaires, les événements géopolitiques et le sentiment du marché.

L’or toujours au centre de la stabilité monétaire mondiale

L’augmentation des réserves d’or par les banques centrales suscite des questions importantes sur l’avenir du système financier mondial, surtout avec l’émergence d’actifs alternatifs comme le Bitcoin (BTC).

La récente vague d’accumulation d’or coïncide aussi avec l’intensification des tensions géopolitiques, poussant les prix de l’or à de nouveaux sommets historiques. De plus, les pressions inflationnistes persistantes dans des économies comme celles des États-Unis ont contribué à la hausse des prix de l’or.

Alors que les conflits géopolitiques continuent de menacer la stabilité économique mondiale, l’or semble être plus que jamais une ancre de sécurité pour les nations et leurs banques centrales. Une solide tendance haussière semble s’affirmer avec un fort sentiment haussier qui se généralise alors que les investisseurs affluent vers lui en quête de profits.

Et si les investisseurs de détail et les fonds institutionnels n’étaient pas suffisants pour faire monter les prix de l’or, les banques centrales ont maintenant également rejoint le wagon de l’accumulation du fameux métal précieux.

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Par Tony L.

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