ATH Bitcoin (BTC) : Trump secoue le marché des crypto-monnaies avant même son investiture

Publié le - Auteur Par Tony L. -
ATH Bitcoin (BTC) : Trump secoue le marché des crypto-monnaies avant même son investiture

À quelques heures seulement de sa prise de fonction, Donald Trump fait déjà sentir son influence sur le secteur des crypto-monnaies. Les spéculations autour d’ordonnances présidentielles, de nominations stratégiques et de nouvelles mesures de régulation secouent un marché qui oscille entre optimisme et prudence. Tandis que certains acteurs du milieu financier voient dans cette effervescence l’occasion de consolider l’écosystème, d’autres redoutent que ces changements attendus ne provoquent des perturbations difficiles à anticiper.

Voici un tour d’horizon des éléments les plus marquants de ces derniers jours, ainsi que des enjeux majeurs pour l’avenir des monnaies numériques sous le second mandat de Trump.

Le contexte politique et économique

L’élection de Donald Trump pour un second mandat, confirmée il y a quelques semaines, a été un succès total pour le camp des patriotes. Trump s’installe donc à nouveau à la Maison-Blanche avec la promesse d’impulser un grand coup de balai dans de nombreux domaines, y compris le secteur des crypto-monnaies. Son équipe de transition laisse en effet entrevoir des mesures favorables aux entreprises de l’écosystème, à commencer par l’abrogation potentielle de certaines directives jugées trop contraignantes pour la garde d’actifs numériques dans les institutions financières traditionnelles.

Ces perspectives ne sont pas sans conséquences sur les cours des principales crypto-monnaies. Bitcoin (BTC), qui oscillait ce matin autour de 109 000 dollars américains, a fait un nouveau plus haut (ATH) à la suite de rumeurs persistantes sur les futurs décrets présidentiels. Dans un marché où les signaux politiques exercent un impact considérable, la simple possibilité d’allègements réglementaires a suffi à enflammer les cours.

Premiers décrets présidentiels à l’horizon

Selon plusieurs médias américains, dont le Washington Post, l’une des priorités de Trump consisterait à lever ou modifier les contraintes imposées par le bulletin SAB 121 de la Securities and Exchange Commission (SEC). Cette mesure avait lourdement pesé sur les bilans des institutions désirant intégrer les actifs numériques dans leurs offres. Les partisans des monnaies virtuelles considéraient ces normes comptables comme un obstacle majeur à leur adoption à grande échelle.

D’après les rumeurs, Trump préparerait également un décret visant à régler la question du « débanking ». Depuis plusieurs mois, certaines plateformes crypto accusent en effet les banques traditionnelles de leur fermer l’accès à des services financiers courants, ou de rendre ces services extrêmement coûteux et compliqués. Sous l’administration Biden, une coordination des régulateurs visant à écarter les entreprises crypto semble s’être effectivement produite.

 

La création d’un conseil présidentiel dédié aux crypto-monnaies

Outre ces décrets, Trump prévoit la mise en place d’un « conseil crypto présidentiel », organe consultatif qui réunirait une vingtaine de figures reconnues du secteur. Bo Hines est de son côté nommé au poste de directeur exécutif du Conseil présidentiel des conseillers pour les actifs numériques, sous la supervision de David Sacks, désigné comme « A.I. & Crypto Czar » de la Maison-Blanche.

Bo Hines est loin d’être un inconnu dans l’écosystème : on lui attribue notamment un rôle clé dans le lancement du jeton Restoring the Republic (RTR) à l’été dernier. Le projet avait alors suscité des interrogations sur la véritable proximité de la famille Trump avec ce type d’actif. Malgré l’absence de liens directs officiellement reconnus, cet épisode a démontré l’aisance de certains proches de l’ex-président dans l’univers des monnaies virtuelles.

Le Sénat ouvre la voie à un nouveau cadre réglementaire

Sur le plan législatif, l’arrivée de Tim Scott (républicain) à la tête du Comité bancaire du Sénat pourrait accélérer l’élaboration d’un cadre pour les actifs numériques. Dans un communiqué du 15 janvier, le sénateur Scott a évoqué la nécessité d’établir un dispositif adapté à l’échange et à la conservation des crypto-monnaies, tout en protégeant le consommateur et en respectant les exigences relatives à la lutte contre le blanchiment d’argent.

Ce même Comité bancaire semble prêt à créer une sous-commission consacrée spécifiquement au secteur, sous la direction probable de la sénatrice Cynthia Lummis (Wyoming), connue pour ses positions favorables aux monnaies virtuelles. Cette dynamique s’inscrit dans la continuité de la Chambre des représentants, qui a déjà mis en place une structure équivalente au sein de la Commission des services financiers. L’ascension de Tom Emmer (Minnesota) en tant que vice-président de cette sous-commission est également un point fort de cette nouvelle administration, lui qui s’était opposé aux enquêtes de la SEC visant certaines plateformes crypto.

Les contributions financières des acteurs crypto

Qu’il s’agisse de dons de campagne ou de financements destinés aux comités inauguraux, les entreprises crypto participent activement à la vie politique américaine. Parmi les grands contributeurs du cycle 2024, on retrouve le fonds d’investissement a16z, l’exchange Coinbase, ainsi que Ripple Labs, émetteur du jeton XRP. Tous ont cherché à soutenir, d’une manière ou d’une autre, l’équipe de Trump, dans l’espoir de favoriser un environnement légal plus flexible pour le développement de leurs activités.

Circle, émetteur du stablecoin USDC, est également de la partie : l’entreprise a annoncé un don d’un million de dollars pour le comité d’inauguration de Trump. D’autres sociétés, comme Kraken ou Ondo Finance, n’hésitent pas à mettre la main au portefeuille pour s’assurer une proximité avec les décideurs politiques. Le pic de ces contributions a été atteint lorsque Ripple a engagé cinq millions de dollars en soutien direct, un montant qui reflète le poids grandissant des monnaies virtuelles dans le paysage économique et politique des États-Unis.

Les controverses autour de Tether et le rôle de Cantor Fitzgerald

Le secteur des stablecoins demeure un terrain miné pour les régulateurs.

Tether (USDT), principal émetteur de stablecoins par capitalisation, fait régulièrement la une pour le manque supposé de transparence autour de ses réserves. Selon certaines sources, le groupe financier Cantor Fitzgerald, dirigé par Howard Lutnick, détiendrait une participation de 5 % dans Tether et servirait de dépositaire pour une partie importante de ses bons du Trésor.

Or, Lutnick brigue lui aussi un rôle de choix dans la nouvelle administration, ayant été pressenti pour le poste de secrétaire au Commerce. Mais le choix de Donald Trump s’est finalement porté sur Scott Bessent pour diriger le Trésor. De son côté, la sénatrice Elizabeth Warren, hostile aux monnaies virtuelles, demande des éclaircissements au sujet des sanctions possibles contre les opérateurs crypto qui utiliseraient des canaux financiers libellés en dollars. Elle s’interroge aussi sur l’idée de confier à l’Office of Foreign Assets Control (OFAC) la surveillance des stablecoins adossés au dollar. L’audition de Bessent, en présence de Warren, pourrait donc aborder ces questions sensibles et mettre Lutnick dans une position délicate.

L’événement mondain des crypto-investisseurs

Alors que la cérémonie d’investiture se rapproche, la communauté crypto entend profiter de l’effervescence à Washington et a organisé sa propre fête : le « Crypto Ball ».

Ce grand rassemblement, facturé à 2 500 dollars le billet (payable en monnaie fiduciaire, détail ironique pour certains), a réuni quelques centaines d’invités triés sur le volet. Les projets et initiatives fleurissent autour de l’inauguration de Trump, à l’instar de la « délégation » proposée par l’autoproclamée micronation de Liberland et son « Premier ministre », Justin Sun (fondateur de Tron). Sun propose un « forfait VIP » à 50 000 dollars pour quiconque souhaite profiter des coulisses des festivités.

L’avenir de la SEC sous l’administration Trump

En matière de régulation, la SEC joue un rôle de premier plan.

Si Gary Gensler, président en poste, a annoncé sa démission prochaine, Trump ambitionne de confier cette institution à Paul Atkins, réputé plus ouvert envers les crypto-actifs. Dans l’attente de la confirmation du Sénat, deux commissaires pro-crypto – Hester Peirce et Mark Uyeda – s’impatientent déjà à l’idée de réorienter la stratégie de l’organisme. Les décisions en matière de poursuites judiciaires pourraient être revisitées, notamment dans les cas où les acteurs concernés ne sont pas soupçonnés de fraude.

Toutefois, la SEC ne peut pas abandonner un dossier sans l’aval du tribunal si l’affaire a déjà été portée devant une cour. Il reste donc à voir comment Atkins, Peirce et Uyeda géreront les procès en cours, dont certains visent des personnalités influentes comme Elon Musk ou Justin Sun. Les rumeurs suggèrent qu’un assouplissement des critères de définition des valeurs mobilières pourrait être à l’ordre du jour, ce qui constituerait un soulagement pour de nombreuses entreprises crypto.

Vers une CFTC plus conciliante ?

Du côté de la Commodity Futures Trading Commission (CFTC), le départ du président Rostin Behnam le 20 janvier ouvre une autre porte à Trump pour restructurer la régulation des crypto-actifs. Parmi les noms circulant pour diriger l’agence figure celui de Marco Santori, ancien directeur juridique de Kraken. Santori vient de quitter la plateforme, alimentant les spéculations sur son éventuelle promotion au poste de président de la CFTC. Son expérience en tant qu’avocat spécialisé dans la finance numérique pourrait orienter l’agence vers une approche plus souple, en adéquation avec la volonté de nombreux acteurs crypto de voir la CFTC prendre le dessus sur la SEC dans la régulation des monnaies virtuelles.

Des financements records et des attentes immenses

Au-delà du simple cadre législatif, la réélection de Trump a déclenché une vague de dons et de financements de la part des entreprises crypto, parfois à des montants inédits. Entre le comité d’investiture, les comités d’action politique et autres groupements satellites, l’administration Trump dispose désormais d’une manne estimée à plus de 500 millions de dollars, dont une part non négligeable provient du secteur des monnaies digitales. Cet engouement s’explique par l’espoir de voir la Maison-Blanche et le Congrès adopter des politiques plus amicales envers les start-up blockchain, les émetteurs de tokens et les plateformes d’échange.

Néanmoins, ce soutien financier s’accompagne d’une pression grandissante : le marché s’attend à un nouveau cycle haussier si les mesures annoncées se concrétisent. L’enthousiasme pourrait toutefois se transformer en déception si la bureaucratie américaine, les dissensions au Congrès ou les freins institutionnels ralentissent la mise en œuvre des nouveaux décrets et lois. Dans ce contexte, l’équilibre entre l’innovation et la protection des investisseurs demeure un sujet de débat sensible.

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Par Tony L.

Passionné de technologie, Tony vous propose des articles et des dossiers exclusifs dans lesquels il partage avec vous le fruit de ses réflexions et de ses investigations dans l'univers de la Blockchain, des Cryptos et de la Tech.

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