ING veut se positionner dans la chaine de gestion d’actifs numériques

Modifié le - Auteur Par Olivier B. -
ING veut se positionner dans la chaine de gestion d’actifs numériques

Le groupe néerlandais de bancassurance ING a communiqué, via l’agence Reuters, sur l’existence d’un projet menant à développer une technologie de stockage des cryptomonnaies (crypto-custody). L’objectif : anticiper les opportunités en pleine croissance dans la gestion des actifs numériques.

ING et la problématique du stockage sécurisé des cryptomonnaies

Toujours à la recherche de nouveaux leviers de croissance, ING cible tout particulièrement l’univers des cryptomonnaies. Le groupe, qui dispose d’une filiale de banque en ligne en France, reconnaît piloter une initiative, dont le but est de développer une technologie de conservation pour les crypto devises.

Dans son communiqué ING précise voir « des opportunités croissantes en ce qui concerne les actifs numériques avec les jetons de sécurité et ceux adossés à des actifs natifs. ING est particulièrement concentré sur le développement de la technologie derrière les actifs numériques pour donner à ses clients un moyen conforme d’accéder au secteur émergent ».

Pour faire simple, il s’agit de mettre en place une solution de stockage sécurisé (coffre-fort). Or, ce projet n’est pas le fruit du hasard, puisque les carences sur le marché, en termes de crypto-solution de conservation, constituent un réel frein à l’essor de cette nouvelle classe d’actifs, auprès d’institutionnels mais aussi d’investisseurs particuliers.

Selon un sondage Greenwich Associate pour Fidelity auprès de 400 investisseurs institutionnels américains, les principaux obstacles sont le manque de réglementation, l’absence de fondamentaux et la volatilité des cours. Justement, l’instauration d’infrastructures de conservation peut permettre d’atténuer cette volatilité des prix.

La blockchain, au cœur des préoccupations des établissements financiers

Plusieurs acteurs de la gestion d’actifs se sont d’ailleurs lancés dans la course pour offrir ce type de service à leurs clients. On peut citer Fidelity, l’un des leaders mondiaux dans la gestion d’actifs pour compte de tiers, VersaBank, le numéro un canadien en matière de Fintech, Vontobel, banque de gestion suisse, Arab Bank, banque commerciale helvète, KB Kookmin Bank, l’une des plus grandes banques de Corée du Sud, ou bien Bakkt, filiale de Intercontinental Exchange, la place boursière basée à Atlanta, aux États-Unis.

Plus globalement, les groupes bancaires s’intéressent aux perspectives offertes par la blockchain et les actifs numériques. Récemment, Bank of America a confirmé travailler sur la monnaie virtuelle Ripple (XPR). Déjà, en juin 2018, ING et d’autres partenaires comme BNP Paribas investissaient dans la start-up irlandaise TradeIX, spécialisée dans la blockchain pour le trade finance. On retrouve ces mêmes acteurs dans le consortium soutenant le projet Marco Polo (réduire les coûts et délais de transactions grâce à la technologie blockchain) dans lequel contribuent également le Crédit Agricole, Commerzbank ou encore Mastercard.

Un public prêt à investir dans les actifs numériques ?

En septembre 2019, ING publiait son enquête annuelle « From cash to crypto : the money revolution », pilotée par l’institut Ipsos. 82% des sondés de quinze pays européens disent avoir une connaissance basique des cryptodevises. Un an plutôt, ils n’étaient que deux-tiers.

Avec parfois de grosses lacunes : plus de la moitié pensent que les cryptomonnaies sont contrôlées par un organe central (la blockchain est justement décentralisée et indépendante de tiers de confiance) et 44% estiment qu’il n’en existe que quelques-unes (contre des milliers dans la réalité). Parmi les moins ouverts sur le sujet, 32% pensent qu’elles représentent l’avenir pour les achats en ligne et 27% ne sont pas opposés à recevoir des monnaies virtuelles de marques ou d’entités qu’ils connaissent.

Les conclusions d’ING affirment que « l’adoption massive ne surviendra que si ces monnaies parviennent à être pertinentes en matière de vie financière courante, dignes de confiance et bien sûr utiles. En effet, ce ne sont pas les connaissances des cryptos, mais bien leurs degrés d’utilité, qui conduiront à plus d’adoption. ». Le stockage sécurisé des actifs numériques fait partie des ingrédients qui doivent inciter les particuliers à s’intéresser aux cryptomonnaies.

 

En Allemagne, le Bundestag vient de faire passer un projet de loi qui autorise, au 1e janvier 2020, les banques à collecter, stocker et vendre des actifs numériques, comme le Bitcoin ou l’Ethereum. Une annonce qui fait écho au projet de crypto-custody d’ING. Alors faut-il investir dans les cryptomonnaies ? La prudence est de rigueur pour un placement à haut risque pour le capital.

Cependant rappelons que Raphaël Bloch, journaliste des Echos publiait sur Twitter ce matin, la liste des investissements les plus rentables de la décennie et les deux premiers sont des crypto-monnaies.
Bitcoin : +62.500% Ethereum : +17.900% Netflix : +4.280% Domino’s Pizza : +3.000% Abiomed : +2.000% Lululemon : +1.300% Amazon : +1.250% NVIDIA : +1.180% Mastercard : +1.100% Apple : +840% Visa : +760% Google : +350%.

Par Olivier B.

Olivier est un rédacteur disposant d'une forte expérience dans l'univers banque et fintech.