Depuis quelques jours, le réseau de transport en commun Tisséo, qui dessert Toulouse et ses environs, propose un mode de paiement original et numérique : la cryptomonnaie. Cette expérimentation, lancée le lundi 17 mars 2025, s’intègre à l’application Android de Tisséo, permettant aux voyageurs d’acheter et de valider leurs titres de transport directement sur leur téléphone. Avec cette nouvelle possibilité, Tisséo se distingue comme le premier réseau de transport en commun européen à se lancer dans une telle expérience.
Un accueil encourageant de la part des usagers du métro
Les premiers retours des utilisateurs, tant résidents que touristes, semblent positifs. Certains habitués du réseau y voient un moyen de s’adapter à l’essor des monnaies numériques, qui suscitent un intérêt grandissant parmi les plus jeunes et les adeptes de technologies décentralisées. Selon le service communication de Tisséo, les transactions en cryptomonnaie, bien que modestes en volume pour le moment, montrent une tendance progressive à la hausse. Cette adoption confirme l’attraction autour de ces nouveaux outils financiers.
Des acteurs majeurs de l’économie s’intéressent de plus en plus aux cryptomonnaies. Des plateformes comme PayPal ou Mastercard ont récemment annoncé leur volonté d’intégrer davantage de services en lien avec ce type de paiement. Sur la scène internationale, de grandes entreprises acceptent déjà le règlement en devises virtuelles pour certains produits et services. Voir un service public local franchir le pas montre qu’il y a une vraie volonté d’ouverture à des technologies que beaucoup considèrent comme porteuses d’avenir.
Métro : comment fonctionne le paiement en cryptomonnaie ?
Depuis 2018, Tisséo s’est doté d’un système de validation par téléphone portable. Le voyageur peut ainsi acheter ses titres en ligne et valider directement en approchant son smartphone du terminal prévu à cet effet. Jusqu’à présent, l’utilisateur pouvait payer avec sa carte bancaire via l’application Tisséo. Désormais, il a la faculté d’opter pour la cryptomonnaie afin de se procurer différents types de titres : 10 déplacements, abonnement 31 jours, ticket planète ou encore ticket événement.
L’opérateur de paiement, Lyzi, s’appuie sur la plateforme Bifinance, qui propose plus de 70 cryptomonnaies. Lors de l’achat, le montant du titre est converti en équivalent cryptomonnaie, puis la transaction est traitée en temps réel. Selon les précisions données par Tisséo, les frais de transaction restent comparables à ceux d’un achat par carte bancaire classique, même si la volatilité des cours peut amener de légères variations au moment de la conversion.
Des retombées potentielles pour la collectivité
Pour Tisséo, qui se situe au cœur d’un territoire réputé pour son dynamisme technologique, cette mise en place coïncide avec un intérêt grandissant pour les innovations liées à la blockchain. Des startups spécialisées en cryptomonnaie et blockchain sont déjà présentes dans la région toulousaine, profitant d’un écosystème local favorable. Tisséo et la métropole toulousaine souhaitent ainsi anticiper les tendances financières émergentes.
Au-delà de l’image novatrice qu’elle dégage, l’adoption de ce dispositif ouvre des perspectives intéressantes en matière de promotion touristique. Les voyageurs internationaux, habitués aux paiements numériques, sont susceptibles d’utiliser leurs cryptomonnaies lors de leurs déplacements. Cela pourrait contribuer à renforcer la réputation de Toulouse en tant que ville ouverte à l’innovation.
Par ailleurs, ce moyen de paiement peut constituer une porte d’entrée pour sensibiliser le grand public à la blockchain et aux monnaies numériques. Bien que les cryptomonnaies soient parfois perçues comme complexes, l’expérience proposée par Tisséo peut en faciliter la découverte. Le fait d’associer ce mode de paiement à un service du quotidien comme le transport urbain incite certains citoyens à s’informer davantage et à se familiariser avec les outils de gestion de portefeuilles numériques.
Les perspectives pour le réseau Tisséo
Pour Tisséo, l’objectif est de mesurer l’intérêt réel d’un tel service et de recenser les retours des usagers du métro. Si l’expérience s’avère concluante, le réseau de transport pourrait étendre progressivement la liste des titres accessibles en cryptomonnaie, voire envisager de nouveaux partenariats avec d’autres plateformes. À long terme, il n’est pas exclu que d’autres métropoles françaises ou européennes suivent cet exemple, en proposant des fonctionnalités similaires dans leurs propres services publics.
Cette approche expérimentale montre que l’univers des cryptomonnaies n’est plus réservé aux seuls domaines de l’investissement ou du commerce en ligne. Il s’invite désormais dans des sphères du quotidien, permettant à des collectivités de tester des solutions novatrices en matière de services aux usagers. Dans le cas de la Ville Rose, cette expérimentation s’accompagne d’un message clair : la volonté de simplifier la vie des voyageurs en répondant à des demandes de plus en plus variées.
En attendant, Tisséo suscite la curiosité et l’intérêt. Reste à voir comment ce dispositif trouvera sa place dans les habitudes de déplacements, alors que la population se familiarise peu à peu avec la blockchain et ses applications concrètes. Sur le long terme, l’essentiel sera de vérifier si l’option cryptomonnaie demeure attrayante pour un large public, au-delà des passionnés et des connaisseurs. Quoi qu’il en soit, Toulouse démontre une capacité d’adaptation aux nouvelles tendances et s’impose comme un exemple d’innovation pour les collectivités françaises et européennes.
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